Le patrimoine bâti tient à sa diversité et il apparaît que nos ancêtres n’étaient pas économes de motifs décoratifs pour s’approprier leurs demeures. A toutes les époques, donc, et plus particulièrement entre 1880 et 1930, la construction n’était pas avare d’éléments décoratifs. Pour les murs l’assemblage des matériaux, de briques de couleurs différentes, les chaînages en saillie droite ou oblique ajoutaient à leur rôle de consolidation de structures, une dimension artistique. Plus particulièrement sur les villas « fin de siècle », les motifs de matériaux différents, les techniques de jointoyage, les mosaïques, les mises en relief… sont de véritables œuvres d’art.
Dans cette approche, initiée uniquement par le plaisir, les encadrements de portes et de fenêtres, parfois d’une grande audace, sont largement mise à contribution.
Même les constructions les plus modestes offrent leur touche personnelle. On reconnaîtra sans peine les maisons typique du Second empire, reconnaissables à leurs encadrements alternant pierres et briques. Pour rester dans le style normands, des faux-colombages ont parfois été appliqués sur les façades et les couleurs de leur peinture apporte une dimension décorative qui n’est pas réservée aux seules villes.
Autres éléments décoratifs, les huisseries, portes et fenêtres, contribuent largement à l’animation des façades, grâce notamment aux formes de leurs ouvertures, les plus sophistiquées étant encore celles des villas et chalets. Une question se pose aujourd’hui entre l’adéquation des vitrages et le caractère traditionnel des habitations. Jadis, les techniques de fabrication de vitres par soufflage/déroulage ne permettaient d’obtenir que de petites surfaces vitrées qui se sont traduites par des fenêtres à « petits carreaux ». Ces surfaces ont peu à peu augmenté offrant aux demeures modestes d’avoir des fenêtres à bois simples. Les premières équipées, les maisons de prestige sont souvent restées à petits carreaux et à simple vitrage ce qui pose pour elles, soit des problèmes de déperdition d’énergie, soit de remplacement par des fenêtres à double-vitrage adaptée et ne diminuant pas trop l’éclairage naturel. Certaines habitations traditionnelles font alors le choix de mettre des fenêtres à vitre unique. Cette option s’accorde à un objectif de modernisation, mais n’est pas toujours du meilleur effet sur certains bâtiments à fort potentiel patrimonial ou peut s’avérer dispendieux sur des fenêtres de style Art nouveau.
Aménagées ou non, les combles sont éclairées par des lucarnes droites ou « à la capucine » qui confèrent un charme certain aux toitures du Val. Les villas du XIXe siècle s’ornent souvent de festons en bois sculpté, ce qui leur a valu le nom de « chalet ». En revanche, les « chien assis », hérités des ouvertures oblongues des chaumières s’intègrent plus difficilement sur les maisons traditionnelles que sur les pavillons. Le traitement des pignons de villas s’inscrivent dans un principe identique à celui des lucarnes.
Le Val-de-la-Haye a le privilège de voir des toitures ornés de girouettes anciennes ou modernes. Cette façon d’observer la direction du vent et a météo à venir est un élément de décor précieux, comme certaines cheminées ou épis de faîtage métalliques ou en terre cuite, présents sur quelques rares maisons.
Peu d’habitations possèdent aussi des balcons et des escaliers remarquables, mais il est à signaler ceux qui appartiennent aux villas, de style « Rocaille », imitant des branchages, réalisés en ciment sculpté.
La décoration est du domaine du libre choix de chacun où l’originalité, le bon goût, le clin d’œil décalé… sont admis. Comment ne pas remarquer une maison pour enfant, construite et décorée comme l’habitation principale ou le bouledogue rouge qui garde une propriété de Quenneport ?
Certaines habitations du Val possèdent des éléments propres aux modes et aux fonctionnalités de différentes époques en participant à la mémoire des lieux comme un étendoir de blanchisseuses, une tourelle-escalier, un colombier, des oculus de façade, des outils de bûcheron et de moissonneurs, une gargouille…
Egalement rares sont les graffitis de marins, présents en tant qu’ex-voto sur la chapelle du cimetière, mais aussi sur quelques pierres de demeures. Ils représentent le plus souvent des voiliers de l’ancien temps et sont à préserver de tout enduit ou grattage.
Village de villégiature, beaucoup de maisons du Val étaient baptisées : villa du Lys, villa fleurie, villa sans-souci, villa des ifs… A ce titre, il est important de conserver les plaques anciennes et de perpétuer cette mode comme il faut préserver d’anciennes enseignes comme celle de la boulangerie.
Pour s’approvisionner en eau, la plupart des Vaudésiens avaient fait creuser des puits pour atteindre la nappe phréatique. Beaucoup de puits sont délaissés alors qu’ils pourraient encore servir pour le jardin. Dans tous les cas, ils font partie du patrimoine du village avec quelques éléments singuliers comme un puits couvert situé à la mitoyenneté de deux propriétés.