Jeudi 3 février 2011
16H30 : Je rentre en salle informatique de l’école où une dizaine d’enfants prennent le goûter. Ils sont émus, énervés, ou abattus.
Sandra Banning-Lover, leur maîtresse devra partir en septembre. NON, ce n’est pas une décision personnelle, une envie d’ailleurs. C’est ici qu’elle est et qu’elle se sent bien.
17H00 : Il est l’heure de commencer les devoirs dans la classe de Sandra ; il en sera autrement aujourd’hui : le tableau blanc est rempli de cœurs, de messages d’amour, de mots doux, de RECONNAISSANCES pour une enseignante aimée. Je referme doucement la porte sur cet univers de tendresse comme lorsqu’ on quitte la chambre d’un enfant qui vient de s’endormir…
J’ai une boule dans le ventre, les larmes montent, vite refoulées, car le spectacle du cours va continuer ce soir …dans la classe de Valérie Basile.
Les enfants n’en n’ont rien à faire des économies que veut faire l’état sur la qualité de l’enseignement, de la transmission du savoir et du savoir faire, du manque d’effectif de l’école du Val de la Haye, des 107 postes supprimés en Seine-Maritime.
Ce que veulent les enfants, c’est retrouver Madame Sandra Banning-Lover dans sa classe avec ses bureaux en bois, sa bibliothèque, ses poésies, ses tables de multiplications, ses règles de vie, ses COD et COI, son passé, son présent et son futur…
Christelle Hébert
chargée de l’étude du soir